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samedi 10 août 2013

L'espion à la recherche de sa véritable identité

Robert Littell, Légendes (J'ai lu), 7,70 euros, traduit par Nathalie Zimmerman.
Robert Littell

Celui-là, il me titillait depuis la lecture de La Compagnie, le roman-somme de Littell sur la CIA. Dans ce pavé de plus de 1000 pages, on nous présentait des "légendes". On nous expliquait que c'était une fausse identité fabriquée et sur-vérifiée, que l'agent devait apprendre par cœur et faire sienne. Devenir quelqu'un d'autre pour se fondre dans le paysage sans attirer l'attention.

On rêve tous d'être des agents secrets, de disparaître pour endosser une nouvelle identité. C'était le métier de Marin Odum, au point qu'il ne sait plus si ce nom est son véritable nom. Il a trois identités qui peuvent s'activer en fonction de la situation. Dans le service, il est légendaire pour ses légendes.

Scène initiale du thriller: une exécution,un homme est enterré vivant sur une route en construction entre St-Petersbourg et Moscou, condamné par l'Oligarkh, un homme cruel et omnipotent qui a beaucoup de pouvoir en Russie.
Trois ans plus tard, Martin Odum, retiré du service après un traumatisme et devenu détective privé, tue le temps en s'occupant de ses abeilles quand une femme le contacte. Elle veut qu'il retrouve le mari de sa sœur, mariée en Israël, afin de pouvoir prononcer le divorce. A partir de là, le roman va mettre en place les pièces du puzzle sur 470 pages, entre les voyages à la poursuite de Samat et les flash-back qui éclairent progressivement le passé de Martin Odum alias Dante Pippen, Lincoln Dittman et Joseph...les identités multiples de l'agent de la CIA. Scènes d'élaboration des légendes, scènes avec la psychiatre engagée pour évaluer son état mental et scènes typiques de thriller où le héros est mis dans une situation ultra périlleuse.
Ce que j'en pense: c'est de la belle ouvrage. De même que son héros est un pro de l'espionnage, avec une conscience professionnelle et des réflexes qui sont les gages de sa survie, Littell, en maître du roman d'espionnage, mène sa partition de manière efficace. Certains chapitres sont presque des courtes nouvelles. On pourrait se lasser des pérégrinations incessantes de Martin qui passe d'un pays à l'autre, chaque énigme faisant partie d'une énigme plus importante mais il y a toujours un moment fort qui relance l'intérêt. Pas forcément une scène d'action d'ailleurs. On veut savoir le mot de la fin et l'histoire se boucle admirablement bien.  Le puzzle enfin rempli prend tout son sens.

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