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lundi 8 avril 2013

Buk, sacré vieux dégueulasse !


Bukowski, Contes de la folie ordinaire, traduit par Jean-François Bizot et Léon Mercadet. (Le livre de poche).
Titre anglais:« Erections, ejaculations, exhibitions and general tales of ordinary madness »
Le plus drôle, c'est qu'on ne se lasse pas de ces histoires de vieux pochtron, de type imbuvable, de vieux dégueulasse. Pour illustrer les histoires de Bukowski, il faudrait le dessin de Reiser ou celui de Vuillemin. Un type en slip kangourou sale, l'élastique détendu, le marcel qui baille et une main en train de fourrager le paquet, se grattant nonchalement les c***. Et des cadavres de bouteilles un peu partout dans un appart sale.
illustration de l'univers Bukowski

Voilà, c'est ce qu'évoquent ces histoires.
Le lecteur est toujours sûr que le narrateur est pire que lui, plus alcoolique, plus vieux, plus laid. Bukowski se voit et se montre tel qu'il est, il a fait de la fange son domaine littéraire et adore nous mettre le nez dedans.
Cela commence par "la plus jolie fille de la ville", une belle histoire tragique. Ça continue par la vie dans un bordel au Texas, un écrivain qui veut revoir une femme rencontrée par hasard.
Le petit ramoneur, ou le fantastique façon Bukowski, la machine à baiser, ou la SF façon Bukowski.
Aucune nouvelle ne se détache spécialement. Elles forment toutes les chapitres d'un roman composite. On ne peut pas parler de subversion, car Bukowski et ses personnages se fichent de pervertir la normalité. C'est son monde qui est normal, il veut juste boire et baiser et tant pis pour ceux qui ne sont pas d'accord.

Parmi les bouquins évoqués ici, on peut le rapprocher de Exley, dont il serait une sorte de vieil oncle moins tragique, moins psychotique, et alcoolo sans remord.
Surtout, Bukowski, l'homme vivait, semble-t-il, comme il écrivait. Après avoir lu ses nouvelles, on est étonné que  son comportement ait surpris à Apostrophe, le célèbre "Ta gueule Bukowski, je vais te casser la gueule" de Cavanna (voir sur Youtube). Il était juste raccord avec lui-même...
- Lire les critiques sur Babelio

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