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lundi 23 décembre 2019

Fredric Brown La fille de nulle-part



Éditeur : PAYOT ET RIVAGES (03/09/2008)

Quelle fin ironique qui met le sourire aux lèvres !
Bon, je le savais, j’étais venu sur Babelio pour savoir si je me plongeais dans ce livre un peu chiffonné trouvé dans une boîte à livres. 
J’ai lu tout le roman en me demandant quelle surprise allait se produire. Et c’est délicieusement agréable de se faire avoir.

Georges Weaver vient d’arriver à Taos pour se reposer, peut-être peindre, selon les conseils de son docteur. Il sort de clinique de repos après un burn out. 
Luke Ashley, un journaliste indépendant, lui parle du meurtre de Jenny Ames il y a 8 ans dans une maison isolée. 
Weaver peut louer la maison perdue en plein désert pour presque rien .  

Nous voyons petit à petit monter son obsession pour le meurtre, bien influencé par Ashley qui voudrait qu’il écrive un article. Il interroge Pépé Sanchez, 10 ans à l’époque, l’unique témoin oculaire du meurtre: il a vu Jenny Ames s’enfuir de la maison...Ensuite, le shérif de l’époque ne fait pas son travail, le corps ne sera retrouvé qu’après le départ du locataire  de la maison, Charles Nelson. 

Weaver va consulter les journaux de l’époque et fait la connaissance du localier Callahan avec qui il boit quelques verres. 
Les jours s’écoulent. Weaver boit trop. Il le sait. Il se le dit à lui-même car nous voyons tout selon son point de vue. 
Il pense à sa vie d’avant: agent immobilier, obsédé par l’idée de gagner beaucoup d’argent, il travaillait trop. Il pense à sa femme, Vi, décrite comme une mégère. Il regrette de s’être marié avec elle. Elle passe ses journées à écouter sa radio insupportable tout en lisant des romans photo et suçotant des bonbons qui lui ont fait prendre 18 kilos. Ils ont deux petites filles. 

Dans les 100 premières pages, nous arrivons à nous intéresser au quotidien morne d’un loser déprimé qui essaie de faire un peu d’aquarelle. Car il y a cette histoire parallèle de meurtre commis par un homme solitaire qui a attiré une jeune femme chez lui. Malgré le peu d’indices laissés, à force d’entrer en obsession, de rencontrer les personnes mêlées de près ou de loin, , Weaver finit déterrer des bribes de vérité. 

Des tableaux aux paysages tourmentés retrouvés dans une remise. 
Un mot sur une lettre qui tombe en miette, un nom de ville, Barton...

Même si j’ai trouvé le style un peu plat, je suis content d’avoir lu La fille de nulle-part. Je vois deux niveaux de lecture : le roman policier de gare où un alcoolique sur la mauvaise pente finit par trouver Une vérité, et puis la belle surprise technique de la fin ou d’autres vérités émergent. C’est peut-être le chef d’oeuvre de Fredric Brown comme je le lis un peu partout, mais on peut aussi imaginer ce que Thompson ou Westlake aurait fait de cette histoire...

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