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samedi 8 septembre 2018

Vernon Subutex 2


Virginie Despentes, Vernon Subutex 2. Grasset. Date de parution: juin 2015. 


A propos du premier tome, je terminais mon billet Descendre aux enfers avec Vernon Subutex par ces phrases: 
"J’ai pris un gros kif à lire cette histoire qui nous fait prendre du recul sur les vanités de l’existence et nos croyances. 
Et la bonne nouvelle, c'est qu'il y a un tome 2, vive le roman feuilleton."

Pas de bol, c’est la redescente. Peut-être parce que je sors d’un grand livre (Jours barbares), peut-être parce que les procédés sont éventés. Je me suis obligé à finir Subutex 2.  
On finit tout de même par entrer dans le jeu du roman, de point de vue en point de vue, l'opinion des personnages sur notre époque. On est amis sur Facebook (et on a franchit un degré dans la surveillance), il y a une vengeance sur un producteur libidineux. L'envie sexuelle des femmes est décrite sans tabou tout comme les hommes qui se laissent mener par leur braguette. Une tatoueuse qui travaille dans un bar. Xavier, bon père, cinéaste raté et son caniche qui pardonne au faf qui l'a frappé, Loïc, un pauvre mec en "rupture d'amitié".  Le passé d'une femme cocaïnomane, la Hyène qui tire les fils. Quand à Vernon, c'est devenu une sorte de chaman qui rassemble toute une faune hétéroclite autour de lui au parc des Buttes Chaumont. Franchement, niveau style ça casse pas trois pattes à un canard, mais Despentes c'est une énergie, une rage et elle réussit à la faire passer dans le roman. 

On a l’impression que l’auteur a a une réserve illimitée de portraits de ce genre. 
Qu’est-ce-qu’il y a de vraiment original dans ce bouquin ? La traduction d’une époque mais dans un style pauvre, qui illustre la banalité du réel. On dirait une sorte de ronron littéraire, qui appâte le citadin qui veut se distraire avec une lecture facile. 
Je me demande si le succès de Despentes ne vient pas de son coté vengeur. Elle permet au lecteur de régler des comptes avec la société. Je ne crois pas que je vais lire le troisième. 
De Virginie Despentes, j'avais aussi chroniqué King Kong Théorie. 

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