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lundi 13 août 2018

Les souterrains de Paris

Les Souterrains de Paris, Günther Liehr et Olivier Faÿ

Une plongée dans l’histoire des sous-sols de Paris. Une ville sous la ville, un gruyère de galeries souterraines à des dizaines de mètres de profondeur. Ce « beau livre » dresse un panorama assez complet de ce monde inquiétant. Et il est agréable à lire. 
Quatrième de couverture. 

Günther Liehr rappelle la fascination que les souterrains exercent sur les medias. 
C’est aussi un voyage dans le passé assez hallucinant, il fait revivre le Paris de l’exploitation des carrières, où des grandes roues tournent pour extraire le calcaire, le gypse. Cette exploitation éhontée qui causera les risques d’effondrement

Il fait un voyage sous terre avec 2 cataphiles expérimentés et passionnés. Entrés par une des dernières portes accessibles après avoir suivi la Petite Ceinture, il découvre des stalactites qui signalent un espace vert au-dessus, le silence « il n’y a presque rien à entendre » l’odeur « une odeur de pierre »
«  Qu’elles soient humides ou sèches, toujours est-il que les galeries ne sentent pas ou, plutôt, elles ont une odeur de pierre. Mais la pierre ne sent pas grand-chose. Non, on ne constate ici aucune influence olfactive des égouts. Nous sommes en dessous des égouts, à une profondeur qui équivaut à la hauteur de deux immeubles parisiens de six étages. Aucune puanteur ne pénètre aussi loin dans les entrailles de la terre. »

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Chapitres et notes en vrac.  

Les medias font le buzz à propos des soirées sous les pavés. Cela attire l’attention de l’auteur. 

- Rencontre avec des cataphiles et exploration du sous-sol parisien par une des dernières entrées accessibles après avoir suivi la Petite Ceinture. 
- Stalactites sous un espace vert à la surface. 
- Il n’y a presque rien à entendre, il règne une odeur de pierre, nous sommes en dessous des égoûts, aucune puanteur ne pénètre aussi loin. 
- Noms de lieux: Coté du Levant, coté du Couchant, Salle Z, Bar des Rats. 
- Une caverne étonnante qui a servi à l'extraction du calcaire, allumer des bougies. 
- Petite ouverture à mi-hauteur de la paroi, boyau étroit. 
- Une chambre dans le roc, pleine d’ossements. 
- Monument à la gloire de Philibert Aspairt, le St Patron des cataphiles, ce portier au Val de Grâce, parti en exploration, fût retrouvé 11 ans après. 

- Longueur totale des souterrains: 300 kms
-  puits d’extraction des pierres de calcaire  p.28
- Armand Viré, fondateur de la biospéléologie, laboratoire souterrain. 
- Sous la forteresse du Louvre, sous Notre Dame. 
- Galerie de gypse sous Montmartre
- Pour ventiler, puits verticaux, grandes roues en bois, cordages, les roues ont tourné inlassablement pendant des décennies. p. 30 On imagine la scène dans un Paris qui ne ressemble en rien à celui d’aujourd’hui...
-Louis-Sébastien Mercier: le polypode de ce réseau de cavités
- En 1772, on établit un plan de l’étendue des carrières souterraines
- En 1774, la rue d’Orléans se retrouve 25 mètres plus bas (effondrement)
- Des jeunes mariés engloutis par un gouffre, en 1776, on décide de la création du Service de l’inspection des carrières
- On va établir un plan très précis, construire des piliers de bétons maçonnés et reliés entre eux par des murs. 
- Les Mohicans de Paris d’Alexandre Dumas, se passe sous terre. 
- Décure, le sculpteur obsédé
- p.56, rue de la Bourbe (décrit son état) =boulevard de Port Royal
- La numérotation des rues est considérée comme une uniformisation intolérable. 
- p.65, Montsouris, lutte contre la contrebande souterraine, tunnels de contrebandiers pour ne pas payer l’octroi. 
- Le travail des carriers: on prenait des "immigrés" venus de Bretagne ou du Limousin (!) Les carriers étaient taciturnes et sauvages. 
- Des galeries hautes de 4 et 8 mètres de haut, hagues, bourrages, des veines de calcaire exploitées sans scrupule. 
- p. 34, le Diable Vauvert
- Paris souterrain d’Emile Gérards
- Walter Benjamin Livre des passages, montreur de diables. 
- p. 37, un cimetière de têtes de chats.
- p.38, Val de Grâce   Anne d’Autriche, grand système de galeries sur 3 niveaux. 
- Claude Perrault, un esprit très complet
- Bureau international de l’heure, Observatoire. 

- Paris se développe de plus en plus, exploitation désordonnées des carrières. 

CATACOMBES
Alain Corbin, historien: il y a une diminution de la tolérance olfactive
p.70, les églises sont remplies de l’odeur de cadavre, le niveau du sol est saturé de cadavres. 
p.71, 4 années à transférer tous ces restes, la nuit, convois de morts cahotant sur les pavés. 
A la Révolution, les catacombes vont servir à éliminer des quantités dérangeantes de cadavres. 
- La maladie de peau de Marat l’oblige à prendre des bains fréquents, d’où la baignoire où il sera assassiné. 
Héricart de Thury: aménagement soigné des catacombes, il crée le Cabinet de pathologie. 
- Comte de Rambuteau, 
- Nadar, p.81, va photographier les catacombes. 
- on contrôle le sac des visiteurs à la sortie.
p. 89 Buttes Chaumont sont les restes d’une ancienne zone d’exploitation du gypse
- succès du plâtre à cause de son pouvoir ignifuge
- Faune douteuse près des carrières, mauvaise réputation, les sdf de l’époque peuvent se réchauffer à la chaleur des fours à plâtres. Gérard de Nerval y rôde. 
- Plus tard, il faudra combler des salles hautes comme des cathédrales, transformer les Buttes Chaumont, ce terrain vague et accidenté, en parc anglais. 

CANALISATIONS
-Cloaque collecteur, pour l’élimination des excréments, on a des videurs de cloaques, ce jus dégoûtant. 
- Bruneseau, topographie des égoûts
- Haussmann conçoit des plans pharaoniques « dans les sous-sols de la ville, la haussmanisation fut parfaite »
- On pouvait visiter les égoûts en barque, aujourd’hui, c’est plus limité. 
- Le danger des rats et de la leptospirose, les cafards
- Il y a des petites sources autour de Paris, armées de porteurs d’eau
- Bassin de la Villette
- Haussmann est le seul à mettre en doute la pureté de l’eau de la Seine, il pousse à la construction d’un aqueduc qui apparaît à l’époque comme une construction archaïque.
- Le réservoir de Montsouris. Paris dispose toujours de deux systèmes d’alimentation en eau. 

EXPLOITATION DES SOUTERRAINS  à l’époque bourgeoise, p. 127
- Emile Gérard et l’épisode du coiffeur.
- La première champignonnière
- l’invention de l’air comprimé, l’air comme force motrice,  usine de la SUDAC, Victor Popp, mettre à la même heure les horloges de la ville grâce à l’air comprimé. Sera rendu obsolète par l’électricité. 
- le voyage d’une lettre pneumatique, un pneu fournit la preuve de l’innocence de Dreyfus. 
- Exposition Universelle, il y a les restes d’une reconstruction ressemblant au tunnel sous la Manche. 

LA GUERRE SECRETE
- La Cagoule, complot dans les souterrains, 3000 membres. Fuite, collaboration, L’Oréal. 
- Le 26/04/1944, on compte 475 863 personnes qui s’abritent des bombardements dans le métro. 
- p.152, Sous le lycée Montaigne se trouve un exemple exceptionnel de l’art allemande la construction des bunkers. 
- Résistance: le réseau du Musée de l’Homme. Rol-Tanguy dirigeait le réseau à partir des sous-sols de la ville. 

LES CATAPHILES
- René Suttel
- Les rats de Montsouris, de Léo Malet
- bidonnage de TF1 
- Les accès ont été peu à peu bouchés. Sur les 216 puits et les 45 escaliers, il ne reste plus grand chose aujourd’hui. 
- p. 171, sous Cochin, une zone de patrimoine préservée. 
- p. 172, L’ossuaire de Montrouge, une curiosité difficilement accessible par le biais de galeries très basses. 
- Les vrais cataphiles se choisissent un pseudo afin de séparer le monde du dessus de celui du dessous. 

- Il y a une unité de police spéciale ERIC (Equipe de recherche et d'intervention en carrières). Jean-Claude Saratte, légendaire commandant de police aujourd’hui à la retraite.  

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