La capitale était pour moi une sorte de livre de chevet, une trame familière que je ne cessais d'organiser en formes nouvelles.
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Face au risque de clochardisation, le narrateur accepte la proposition d'André, une ancienne relation en rupture de ban, de l'aider à créer une secte. Il va enquêter sur les meilleurs lieux pour les cérémonies secrète, et inventer le meilleur story-telling.
Le point de bascule est la rencontre de Jeanne, l'amazone, ex du service opération du renseignement extérieur. Elle l'initie aux infiltrations dans les espaces privés. C'est la séquence aventure de ce roman, courte et mystérieuse.
Nous visitâmes des entrepôts bourrés de marchandises, des laboratoires sécurisés et des cabinets d'avocat.Et nous avons un final atmosphérique avec cette conjuration muette d'êtres déclassés bannis "des espaces normés du travail rémunéré" devenant peu à peu des figures transparentes. Comme des pions en trop sur un jeu d'échec et obligés d'être en perpétuel mouvement pour ne pas être repérés, sautant de cases blanches en cases blanches.
J'ai aimé ce roman qui s'inscrit au fond dans une longue tradition des narrateurs de la marge, des piétons solitaires et paranoïaques observateurs du monde dit "normal". Il a des points communs avec Chien de Nizon mais on peut le rapprocher des romans de la trilogie New yorkaise de Paul Auster. A travers son exploration des interstices parisiens, l'écrivain réinvente et ré-enchante les lieux inhabités. Je suis en terre familière, je ne pouvais que m'identifier au personnage.
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