Depuis mes 13, 14 ans, je note tous les livres que je lis, associé à la date. Je bloguais déjà au collège, sans le savoir. Ce blog ayant débuté au mois de septembre, il manque les livres des huit premiers mois. Petit retour en arrière.
Le plus gênant, ce sont les livres qu'on a lu et dont on ne garde aucun souvenir....Exemple, La Convocation d'Herta Müller. Un prix Nobel tout de même... Je fouille ma mémoire. Ouf, ça me revient, vaguement, une femme harcelée par un policier qui l'interroge, jour après jour, dans une ancienne dictature de l'est, son mari qui s'alcoolise.... Je n'ai pas ressenti beaucoup de plaisir pendant la lecture, et il me reste peu d'images.
Ce n'est pas du tout le cas avec le livre suivant, Le commencement de nulle-part d'Ursula K. Le Guin, un roman d'initiation qui se passe dans un univers parallèle. Il suffit de me souvenir du personnage principal, ce gros garçon caissier de supermarché tyrannisé par sa mère pour dérouler mentalement le fil de l'histoire et revoir le "film du roman". Tout s'est imprimé. La fille mystérieuse, le village qui dépérit, la nature menaçante, les monstres invisibles...
Lu également, la fameuse Carte et le territoire, de Michel Houellebecq. Un grand plaisir de lecture, j'ai souvent ri, j'aime la plume décapante de Houellebecq, et la manière dont il traite son personnage, le Michel Houellebecq du livre, c'est très malin.
Déception par-contre du Mathias Énard, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, trop rapide, trop elliptique, phrases trop courtes pour le sujet, Michel-Ange qui élabore un pont pour le sultan de Turquie.
Polars. Le Lehane, Moonlight Mile, ne m'a pas marqué plus que ça pour le retour de ses deux héros récurrents, un bouquin de série, comme un réalisateur qui ferait un petit film de genre pour se renflouer, on lui pardonne, car en général, il nous épate.
C'était aussi le premier Val McDermid que je lisais, Quatre garçons dans la nuit, pas mal, lu sans ennui, et sans passion.
Heureusement, Ellory avec Vendetta était là. Un vrai grand roman de genre qui brasse histoire, mafia, vrais méchants, ambiance Parrain, le FBI...Savoir qu'il y a d'autres romans du même auteur à lire est un plaisir anticipé.
Un peu de SF, le Stephen King de l'année, Dôme, le premier tome, faudrait penser à lire la suite un jour... Génocide de Thomas Disch, très noir, très désespérant, la fin de l'espèce humaine; j'ai aimé. Ce genre d'univers imaginaire laisse une couleur particulière dans l'esprit .
J'ai beaucoup aimé lire et regarder deux livres de photos. Eugene Atget, itinéraires parisiens, de David Harris, retrace le travail de ce photographe obsessionnel, qui photographiait les quartiers de Paris. A l'époque, l'appareil était lourd, et le temps de pose assez long. Le décor urbain comme un palimpseste, en perpétuelle transformation. Un modèle pour moi qui prend sans cesse des photos, fasciné par ce pouvoir de captation du réel.
Et puis Raymond Depardon, La Terre des paysans. Même si il y a peu de texte, c'est une vraie lecture approfondie. On contemple les photos, ces visages ravinés que Depardon immortalise, ces mondes en voie de disparition dans une France oubliée. De l'émotion pure. Un auteur culte.
Je garde aussi un très bon souvenir des livres d'histoire locale. Je suis souvent le seul qui lit ce genre de bouquin. Quand je les emprunte à la médiathèque, sur la dernière page, il reste souvent les feuilles à tamponner avec date du retour , disparues avec l'avènement des codes-barre.
Melun à la belle-époque, de René-Charles Plancke, notre grand historien seine-et-marnais. Un style très vivant, agrémenté de vieilles cartes postales, aux éditions Amatteis. L'auteur voulait aussi corriger les erreurs d'un autre ouvrage qui faisait autorité. On voyage dans les rues d'une ville disparue.
Tourisme et nature au XIXè siècle de Jean-Claude Polton, une thèse devenue un livre d'histoire sur la forêt de Fontainebleau. Une mine de renseignements, une synthèse sur le passé de la forêt de Fontainebleau, bien illustrée, passionnante. J'ai pris des notes quasiment à chaque page. Et le plaisir d'assister à la conférence qu'il a donné à Bois-le-roi, en septembre, sur Claude François Denecourt.
Le massif de Fontainebleau, de Jean Loiseau, un classique des années soixante, complète le précédent. Aussi étonnant que cela paraisse, je lis ce genre de bouquin sans aucun ennui.
Pas la peine de s'étendre sur les essais et manuels, juste pour mémoire, Contes et métaphores thérapeutiques, de David Gordon, je cherchais des idées, j'ai pris pas mal de notes, mais trop spécialisé pour moi.
Le "grand roman américain" dont je craignais les 700 pages, Freedom, de Jonathan Franzen, lu avec plaisir sur le Kindle de base. J'ai pris des notes pour le chroniquer sur ce blog, où sont-elles, mystère, ce n'est pas grave, on en a assez parlé...Lu aussi, un recueil de nouvelles de Charles d'Ambrosio, très bien, un futur classique, Le Musée des poissons morts.
LA COLÈRE de l'année, 3 jours chez ma mère, de François Weyergans. Un écrivain reçu un peu partout, sympathique, avec son air lunaire, et encensé...Prix Goncourt de la daube, ça me fout en rogne de perdre mon temps de cerveau dans des mauvais bouquins qui n'auraient même pas du être publiés, des fausses valeurs flagrantes...c'est dit.
Voilà pour ce bref bilan. Je fais le point sur ce que j'aime vraiment lire, car, à force d'éclectisme, j'ai tendance à me disperser.
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