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dimanche 9 mars 2014

Magritte, observer en silence

Magritte de A.M. Hammacher (Ars Mundi, 1985)

Je ne sais toujours pas qui est Magritte.
Quand il a 14 ans, sa mère se jette dans la Sambre. Un an plus tard, il rencontre celle qui devient l'unique femme de sa vie: Georgette.
Il a une passion pour Edgar Allan Poe.
Il fréquente les Surréalistes. Il déteste la psychanalyse et récuse toute explication psychologique à propos de ses toiles. Voir doit suffire.

Ses toiles étranges nous invitent à l'observation en silence. L'image qui surprend, qui choque, doit permettre de sentir le mensonge derrière les conventions. Il construit ses tableaux avec des choses simples: arbres, chaises, tables, portes, fenêtre, chaussure, étagère, paysages, personnages...En faisant des comparaisons, il montre leur coté étrange. Ainsi, il redonne vie à notre façon de voir les choses ordinaires de l'existence qui étaient devenues invisibles.

Il provoque le mystère en représentant deux ou plusieurs manifestations de la réalité dans une seule image: le jour et la nuit, l'intérieur et l'extérieur, l'homme et la femme, le bois et la chair...
Élément troublant: la disparition de l'homme au journal. La vie routinière dans un intérieur bourgeois. Magritte donne une forme visible au banal et au vide.


Les chasseurs au bord de la nuit. Comment susciter l'angoisse avec presque rien, des hommes, un mur, une ligne d'horizon et le titre.


Le Drapeau noir, tableau peint en 1936
. Drones dans un ciel fuligineux, couleur sombre, menaçante, qui domine. Comme quelque chose qui aurait brûlé par contraste avec la perfection géométrique des objets volants.

On peut le deviner au ton de ce billet, Magritte ne me passionne pas, mais il fallait que je lise ce livre pour le comprendre... Ses toiles m'intriguent, elles peuvent provoquer une émotion sourde, je peux admirer l'idée derrière le tableau , mais elles ne se suffisent pas à elle-même. C'est pour moi davantage un illustrateur qu'un grand peintre. Il me manque le rapport à la matière brute, au hasard. Magritte était paraît-il déçu de ne pas être davantage reconnu, peut-être était-il simplement à sa vraie place.

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